Les

handballeurs français sont champions d'Europe. Bravo ! On en a parlé sur toutes les chaînes nationales, demain, les journaux en feront leur une...

Cependant

quels mérites ont ils de plus par rapport à nos valeureux sportifs présents au Touquet ce dimanche ?

Ces

sportifs, je les ai vus, sales, couverts de boue jusqu'au cou, dégoulinant, tenter de se dépétrer d'une gangue de boue rendue meuble par les passages répétés, ahanant, pleurant et pourtant n'ayant qu'un seul but, finir, même sur un seul pied chaussé, aller jusqu'au bout d'eux mêmes, transis de froid après l'effort.

Finir

pour eux-mêmes, pour l'équipe qu'ils tentent de qualifier !

Quelle force mystérieuse les porte ? Quelle autre motivation que celle d'atteindre la ligne d'arrivée juste pour se dire :

j'y étais.

Et

les commentaires étaient unanimes, ce dimanche. Jamais ! Au grand jamais un cross n'avait autant mérité son nom, (même à Biache), avec la boue comme seul support de leurs foulées branlantes et hésitantes, avec l'eau dessous et dessus...

Les

premiers nommés ont droit à toutes les louanges, tous les honneurs et tous les avantages notamment d'ordre pécuniaire.

Les

seconds dormiront ce soir avec la seule satisfaction du devoir accompli.

Personne

ne parlera d'eux ni de leur exploit demain hormis dans leur entourage ou lors de leur prochain entraînement.

Et

pourtant, je prétends que c'est là le seul, le beau et le vrai sport.

Merci

à nos jeunes et nos anciens de nous avoir fait vibrer cet après-midi.

Jean Plouviez