La route du Louvre : un grand avenir qui s'ouvre...

Elle est passée cette première édition de la Route du Louvre. Elle a posé son empreinte si profondément sur les routes, dans les têtes, les jambes et dans les cœurs qu'elle y restera gravée si ce n'est pour l'éternité tout au moins pour une quantité d'années. Elle en a fait passé des nuits blanches à ses organisateurs. Pensaient-ils seulement qu'un nouveau né atteindrait l'âge de la maturité dès sa première année, que l'engouement des habitants du Nord/Pas-de-Calais prendrait une telle ampleur ? Certainement pas.

Philippe LAMBLIN, à l'initiative du projet, espérait en faire un grand événement après quelques éditions d'expérience. La Route du Louvre n'a pas daigné patienter, elle a brûlé les étapes, pas de balbutiement, pas de coup d'essai, la Route du Louvre est dès sa première année d'existence devenue la grande manifestation sportive incontournable de deux Départements, d'une seule Région.

Graver son nom dans l'histoire d'une grande course en remportant la première édition, voilà qui en impose, assortir cette victoire d'un titre de Champion de France, voilà qui rajoute du piquant à l'enjeu. Ils étaient près de 2800 marathoniens aguerris ou débutants à piétiner sur la ligne de départ peu avant 10h30, 220 d'entre eux allaient s'affronter pour un titre ou une place honorable au Championnat de France quand le coup de feu délivra cette masse hétéroclite comme un long serpent rampant vers le centre ville.

Il fut prudent, Mohamed REZIGA, coureur du Cateau, logique puisqu'il disputait là son premier marathon. Au 15^ème kilomètres, il était encore seul à l'arrière, distancé par un peloton de tête d'une dizaine de coureurs, semés eux aussi par un chevronné du marathon Pascal FETIZON et dans lequel se distinguait par sa haute stature, Stéphane CHOPIN.

"J'étais facile jusqu'au 35^ème kilomètre. Je n'ai pas pris de risque, j'ai préféré attendre la fin pour sprinter". Et le sprint fut redoutable, d'autant plus terrible qu'il s'est fait dans la dernière montée aux dépends de Fétizon. "Je dédie ma victoire à mes parents, à ma maman que j'ai perdu il y a 3 ans et mon père ancien mineur. Je prépare cette course depuis 4 semaines avec un nouvel entraîneur. C'est une nouvelle carrière de marathonien qui commence pour moi, j'aimerais faire moins de 2h15 à Amsterdam".

Dans la même minute, le vice champion de France, Pascal FETIZON, le 3^ème sur le Podium, Hamid JAOUANE et le régional, Stéphane CHOPIN passaient la ligne d'arrivée "Je suis très content de la place et du temps 2h20'58 qui est mon nouveau record personnel, j'espère encore l'améliorer dans un mois au marathon du Mont Saint Michel".

Pascal FETIZON

Stéphane CHOPIN (9) et Hamid JAOUANE (16)

Christine LELAN ne pensait pas que pour Svetlana PRETOT, le marathon ne commence réellement qu'au 30^ème kilomètre. Elle l'a appris à ses dépens. Partie seule devant, Christine fut rattrapée en milieu de parcours par l'athlète d'origine russe mais parvint à résister à la poursuite de la régionale Constance DEVILLERS. Nouvelle Championne de France, PRETOT espérait une place sur le podium "j'étais 2^ème l'an passé, je suis ravie de gagner cette année. Mais j'ai quand même battu mon record avec 2h43"39. J'ai commencé à me rapprocher au 28^ème kilomètre, puis je suis passée devant, je me sentais bien, c'était l'objectif de ma saison, je m'étais préparée pour ça. Le parcours est très sympa et l'ambiance excellente".

Surprise, Devillers était loin d'imaginer monter sur la troisième marche du podium pour un premier marathon. "Je voulais faire entre 2h50 et 3h00 et je fais 2h48'15. J'en avais fait un avec ma sœur l'an passé à Paris mais j'avais pris mon appareil photo pour faire du tourisme en même temps. Je relativise car les meilleures n'étaient pas là mais je suis au moins satisfaite du chrono. C'était très dur, je ne suis même pas sûre d'en refaire un ou une fois par an maximum. Les gens sur le parcours étaient vraiment bien, on a eu pleins d'encouragements, il y avait beaucoup d'animations dans les villages, c'était super".

Si le premier vétéran (Fétizon) montait sur la 2^ème marche du podium au scratch, la 1^ère vétérane (V3), Marie-Antoinette HARRI terminait 4^ème chez les filles en 2h49"04. Deus minutes devant la 5^ème au scratch et la 2^ème vétérane, Patricia SIGNORIO BALDACCHINO venue tout droit de Grasse "Le parcours n'était pas facile, avec du gravier, des montées mais j'ai battu mon record avec 2h51"51. Je me sentie vraiment bien dans la course. L'ambiance était très sympa J'ai fait la marathon de Rome en préparation mais comme une touriste en 3h00. L'an passé, j'avais terminé 4^ème au France de semi-marathon. Je fais de l'athlé que depuis 3 ans. Mon prochain objectif c'est le tour du Mont-Blanc, 158km. Je suis surtout une coureuse de très long".

Merci à tous les coureurs, les spectateurs, les bénévoles.

Un grand remerciement aux meneurs d'allure qui oeuvraient à la fois pour les coureurs et pour une bonne cause : l'association Athina à l'initiative de Fabien Debaucheron dont voici le témoignage :

"Hier, dimanche 14 mai, se déroulait à Lille le championnat de France de marathon. La fédération française d'athlétisme avait confié l'organisation de ce championnat à la ligue Nord-pas de Calais d'athlétisme, une première pour une course qui naissait.

Quand j'ai appris cela, j'ai contacté les organisateurs pour leur demander l'autorisation de mettre en place un système de meneurs d'allure (3h, 3h30 et 4h), afin que les coureurs désireux de réaliser l'un de ces trois chronos est une marque pour caller leur rythme par rapport à nous, et surtout aussi dans le but de promouvoir l'Association Athina Ichtyose Monaco (www.aaimonaco.org) .

J'ai donc réalisé des maillots recto-verso aux couleurs de notre petite coccinelle, et amener avec moi cinq autres coureurs volontaires et ravis de servir cette juste et noble cause. La plupart sont de l'US Marquette et coureurs de trail.

Depuis mon arrêt au marathon des sables, le doute et le manque de confiance en moi m'ont miné l'esprit. Une sciatique 10 jours avant l'épreuve n'a pas arrangé mon challenge.

C'est empli de doute et de crainte que je rejoins le départ de ce marathon, accompagné de mes coéquipiers tous stressés par l'enjeu, mais conscient du message que l'on allait faire passer.

Au bout du compte, ce fût un succès sous tous les plans, tant sur cette première organisation, que sur le parcours, que sur l'ambiance, et la régularité exemplaire des meneurs d'allure. On n'avait qu'à tendre l'oreille sur le parcours, pour entendre les remerciements du public et les applaudissements pour ce don de nous au profit des autres coureurs et dans le but de mettre en avant Athina.

L'arrivée restera pour nous six un moment intense de partage, d'émotions fortes et de remerciements des coureurs heureux d'avoir su nous suivre, et d'ainsi réaliser le temps qu'ils avaient souhaité. Les yeux étaient embués pour chacun d'entre nous. J'ai pas dormi cette nuit tellement le film de la course me maintenait éveillé.

Entre deux cérémonies protocolaires, championnat de France oblige, je suis allé prendre la parole pour expliquer au public présent en nombre, le but de notre démarche. Les applaudissements qui ont suivi mon intervention m'encourage à poursuivre ma route dans la quête de fond pour financer la recherche qui mettra fin au calvaire d'Athina, petite fille de trois ans.

J'ai véritablement vécu ce dimanche mon plus beau moment de sport qu'il m'ait été donné de vivre.

Merci à tous les coureurs qui n'ont soutenu et suivi sur cette première route du louvre.

A bientôt pour de nouvelles aventures avec Athina".

Bravo à l'équipe vétérane du même club que Fabien, l'Us Marquette qui a remporté le titre vétéran et aux seniors venus en nombre qui montent sur la 2ème marche du podium.

Alain Chatelain, Emanuel Dammageux, Jean-pierre-maillotte(président), Didier Idziak(entraineur), Edouard Wyls et Armando Lemay