Annette SERGENT était présente à Fleurbaix

Les vacances n'ont pas altéré l' enthousiasme des participants

 La vingt-deuxième édition de "Fleurbaix j'y cours" a subi le contre-coup des vacances scolaires et à un degré moindre des championnats de France de cross.

Néanmoins, ils furent exactement 1950 participants à cette grande fête de la course à pied. Pour la petite histoire, on retiendra que Régis Stark, pour qui a été créé l' événement, il y a une vingtaine d'années, est certainement la seule personne de la région qui accueille autant de monde, pour fêter son anniversaire!

Trêve de plaisanterie, tout ce petit monde était essentiellement venu pour courir, et l'on ne fut pas étonné de voir Fabian Haezebrouck qui avait des fourmis dans les jambes prendre la clé des champs à peine après trois kilomètres de course. Peu avant la mi-course, son tour de force était réduit à néant et un petit groupe composé de quatre hommes, se portait alors au commandement. Si Fabian payait ses efforts initiaux, Fabien Hernout, Nicolas Begrem, Anthony Flochlay et Arnaud Lecoeuche allaient animer la fin de l'épreuve. Très vite ces deux derniers hommes laissaient leurs accompagnateurs sur place, et c'est au sprint, dans les derniers hectomètres que l'athlète belge Arnaud Lecoeuche prenait le meilleur.

Vingt kilomètres disputés:

L'épreuve des 20km fut passionnante jusqu'à son terme. Le peloton fort de six cents unités, s' étira dans la campagne fleurbaisienne et la sélection se fit naturellement au train. Au terme de la première des trois boucles, six athlètes étaient déjà pointés au commandement. Le futur vainqueur figurait parmi eux. Un tour plus loin, ils n' étaient plus que trois: Thierry Vincendeau, Franck Masson et Nico Serroen. Les choses prenaient tournure...

et le premier à céder fut Nico Serroen, si bien qu' après les dix kilomètres, c'est aussi au sprint que fut connu le verdict.... Le Fretinois Thierry Vincendeau était le plus frais et le plus véloce pour remporter la cours des 20km au sprint.

Réactions à chaud:

Christian Picotin (l'une des chevilles ouvrières de l' épreuve): " Nous avons connu beaucoup d 'inquiétude avec la pluie et les fortes rafales de vent de ces derniers jours. Cependant, nous étions confiants car la météo avait annoncé un retour du soleil pour ce dimanche. Cette année, nous perdons un peu de participants du fait des vacances et de l' élite qui est allée au championnat de France de cross. C'est une année comme ça, l' année prochaine, ils reviendront.."

Ilde Vanhessche (1ère féminine du 10km): "Je suis très contente d'avoir gagné ici. Je reviendrai..."

Arnaud Lecoeuche (1er masculin du 10km): " Je suis un peu surpris de ma place ici à Fleurbaix. Je savais que j' avais un bon finish car j'ai fait beaucoup de 800 et de 1500 m, et dans ce genre de situation, ça aide. La course sur route ne sera pas ma priorité dans les prochains mois car j' ambitionne de réaliser 14'30" sur 5000m. J'espère réussir mon futur objectif comme celui que je m' étais fixé aujourd'hui, à savoir bien figurer à Fleurbaix..."

Corinne Kaplius (Jogging Cross de Bully les Mines, 1ère féminine du 20 km): "

J'ai bien apprécié le parcours qui était roulant, avec un temps comme il le fallait. Cette course était idéale pour la suite de ma saison où je pratique surtout le triathlon... Maintenant, je vais surtout penser à l'épreuve de mon club, le "Trail des poilus" qui aura lieu dimanche prochain et où sont inscrits plus de quatre cents coureurs sur 23 et 47 km..."

Thierry Vincendeau (JA Fretin, 1er du 20km): "Je savais que Franck était rapide au sprint, c'est pourquoi je suis parti de très loin... Cette victoire fait du bien et prépare au mieux le marathon de Cheverny que je disputerai le 1er avril avec comme ambition de battre mon record de la Route du Louvre qui était de 2h34'. Cette année, j'espère réaliser 2h32'...."

En flânant....

* Ils furent une centaine à mettre la pain à la pâte pour faire de cette vingt deuxième édition, un nouveau succès.

* La spécialité de Fleurbaix, c'est la "soupe de Laurent". A onze heures sonnantes à l' église du village, les coureurs pouvaient se précipiter au foyer socio culturel pour la savourer. Deux cents litres réchauffèrent ainsi les corps après l' épreuve..."

* Invitée de marque de cette édition 2007, Annette Sergent, la double championne du monde de cross, a mis un point d' honneur à participer à la course du 10 km qu'elle termina à la trois cent quatre vingt deuxième place en 41'47". Pas mal, pour une vétéran dame qui ne pratique plus la course que pour le plaisir...

* Les "Legrand" constituent une "famille" de l'organisation. Régis, responsable de la saisie informatique a ainsi pu croiser Franck, venu du Cambrésis, pour la bonne gestion des puces.

* Les organisateurs ont connu quelques sueurs froides avant le départ de la course du 10km. Cinq minutes avant le coup de pistolet, l'arche "Adidas" se dégonfla brutalement...et dans la foulée un "Savoyard" un peu perdu au volant de sa voiture immatriculée dans le "74", a surgi sur le circuit, surgissant d' on ne sait où, visiblement fort surpris de voir autant de monde sur la route. Heureusement, tout rentra bien vite dans l'ordre et le départ fut donné à 9h30 précises.

Annette, une ambassadrice de charme de la course à pied

En vingt quatre heures passées à Fleurbaix, Annette Sergent a conquis par sa gentillesse et sa disponibilité. Avant de courir, elle a accepté de se confier sur son vécu de l'athlétisme...

Annette, à tes yeux, l'athlétisme a-t-il beaucoup évolué?

Annette: "De l' extérieur, pas tant que cela. Il y a toujours un noyau dur de l' élite. Je regrette juste le déclin du cross. Nous avons connu une tradition française du cross qui était à mon époque, une épreuve très populaire. D'ailleurs, tous les sportifs de haut niveau ont fait du cross, à l' image de Stéphane Diagana qui s'est révélé dans l'athlé en ayant un jour pratiqué cette discipline... Je pense que nous avons trop vécu sur nos lauriers et aussi des résultats obtenus. On n'a pas su faire vivre la dynamique. Il faut faire l'effort de redonner un second souffle à la pratique du cross en utilisant des parcours plus ludiques..."

Anette, tu dois très certainement être touchée par ce qui arrive au demi-fond français. Qu'en penses-tu?

Annette: "Le dopage, ce n'est pas nouveau, il a toujours existé. Je l'ai senti plus présent quand j'ai fini ma carrière. Des gens nouveaux sont arrivés dans l' entourage des athlètes, prêts à tout, pour qu'il y ait de la performance, au détriment de l'athlé et de l' éthique. Cela me touche, car j'ai vraiment l' impression d'avoir vécu une période heureuse où les objectifs étaient tout autres. Néanmoins, ce qui se passe, c'est très courageux de la part de la FFA. Il faut continuer dans ce sens, car à coup sûr, quand les tricheurs auront été nettoyés, cela redonnera une motivation nouvelle à celles et à

ceux qui ont été découragés...."

(Propos recueillis par Patrick Billiau)