Yves RENAUX, de l'argent au talent.

Après Vanessa BOSLAK qui était montée sur la 3^ème marche du podium des championnats du monde cadets en 1999 en Pologne, c'est au tour d'Yves RENAUX également Lillois de revenir la médaille, d'argent cette fois, autour du cou. En connaissant le personnage, on l'imagine très bien connaître la même destinée que sa collègue de club qui brille toujours au plus haut niveau. La tête sur les épaules et certainement pas la grosse tête, Yves aborde les compétitions avec une sérénité incroyable et "son émulation ne fait que s'accroître à l'approche des grandes échéances internationales" nous confie son entraîneur Yves NKADA.

Question générale : comment s'est passé ce voyage au Canada ?

Très bien, c'était bien sûr la 1^ère fois que j'allais au Canada, l'ambiance était sympa.

On est arrivé dans la nuit du dimanche à lundi avec un peu de retard sur l'heure prévue. Le lundi on a fait une petite séance de décrassage. Ensuite nous avons fait une séance spécifique 2 jours avant la compétition. Les qualifications avaient lieu le jeudi et la finale le vendredi. Le dernier jour, nous sommes allés visité Montréal, c'était grandiose !

Comment as-tu géré ce 1^er grand championnat ?

J'étais très stressé en qualification, on avait droit à 3 essais, il ne fallait pas les louper. Par contre en finale, j'étais serein, je n'avais rien à perdre.

Comment s'est donc passée cette finale ?

Dès mon 1^er essai, j'ai réussi un saut à plus de 7 mètres (7,13m) ce qui me classait tout de suite 2^ème derrière le Japonais qui réussit 7,35m à son 1^er essai. Ce saut m'assurait au moins les 3 essais supplémentaires.

Je fais moins bien au second (7,10m) puis un zéro au 3^ème et au 4^ème je parviens à sauter à 7,44m. Comme je sautais avant le Japonais, j'étais en tête du concours, mais il réussit le même saut juste après à 7,44m. Je rate mon 5^ème et ne fais que 7,07m au 6^ème alors que le Japonais met tout le monde d'accord au 6^ème en réussissant un saut à 7,61m. Peu de sauteurs ont passé les 7 mètres alors qu'ils avaient tous une perf bien au dessus. On est 5 sur les 12 à avoir sauté à plus de 7 mètres mais si on regarde bien les 3 autres n'ont fait qu'un seul saut à plus de 7 mètres. C'est certainement dû à la pression d'un grand championnat et peut-être au fort vent contraire.

Comment étaient les relations entre les membres de cette jeune équipe de France ?

C'était une petite équipe composée de 10 athlètes, ce qui renforce les liens, on était tous soudés. Nous nous sommes bien entendus pendant tout le séjour.

Quelles étaient les conditions du séjour ?

Nous étions logés dans une université avec les autres délégations, ce qui nous permettait d'être en contact avec les athlètes des autres pays. Nous avons fait la connaissance de jeunes de tous les pays, c'était super. Le Japonais vainqueur de la longueur était un gars très cool, il m'a offert son tee-shirt, une photo de lui avec sa copine.

Le dernier soir, il y avait une soirée d'organisée, on s'est vraiment bien amusé, on a tous dansé, l'ambiance était géniale.

Que retiens-tu de ce Championnat ?

Je me suis rendu compte que ceux qui étaient là, du moins en longueur comme le Japonais s'entraînent déjà tous les jours et je me demande si on les reverra à ce niveau plus tard. Je me dis qu'avec mes 3 entraînements par semaine, j'ai encore une grosse marge de progression et que je serai certainement encore là dans quelques années.

En raison de tes problèmes de blessure, tu n'as pas sauté énormément cette année, tu penses continuer ta saison ?

Je ferai des compétitions en septembre, notamment les interclubs jeunes. Pour ce qui est de l'immédiat, je pars en stage national à Pau bientôt et normalement je devrais sauter au Meeting de Saint Jean de Luz, je refais du triple-saut que je préfère à la longueur. C'est un meeting de sélection pour le match junior qui se déroule en Pologne, je ne sais pas si en étant cadet je pourrais y être sélectionné, en tout cas j'y ai ma place en termes de performances.