Carima LOUAMI et Mathias CIANCI, deux champions sur un nuage.

Christine ARRON avait pris la décision de ne pas participer à la finale du 100m après son claquant chrono la veille en série ; 11’’22 sur la piste réputée rapide de la si jolie ville d’Albi. Elle préférait se réserver pour le 200m, dommage pour le spectacle, dommage pour ses concurrentes qu’elle aurait pu emmener plus vite dans son sillage et puis tant mieux pour celle qui monterait à sa place sur la plus haute marche du podium.

Carima LOUAMI, en championne de France en titre, en détentrice du meilleur temps des demi-finales supportait sur ses épaules le difficile statut de favorite. Au coude à coude avec Lina JACQUES SEBASTIEN, sa plus dangereuse concurrente, jusqu’au trois quart de la course, elle puisait au plus profond d’elle même, laissant s’exprimer sa rage de gagner, et le titre et sa place de titulaire dans le relais pour les jeux. 11’’33 avec un malheureux vent contraire de 1,7m/s, soit 3 centièmes de moins que Lina et des minima olympiques pas si inaccessible si Eole avait joué le jeu comme il le fera quelques minutes plus tard dans le 100m masculin pour Mbandjock, 10’’06 avec 1,7m/s de vent favorable.

A peine, la démonstration de joie discrète de Carima éclatée, c’est l’exultation beaucoup démonstrative de Mathias CIANCI qui explosait sur le tapis de hauteur. Déjà les 2,19m franchi au 1^er essai, tout comme ses précédents sauts, le portaient plus sûrement vers le titre, alors la barre de 2,23m également réussi au 1^er essai le faisait atterrir directement sur la 1^ère marche du podium. Premier titre senior et trois centimètres ravis à son précédent record !

Il a couru toute la saison après ces maudits minima, se préparant toute l’année pour parvenir à atteindre l’objectif ultime de sa longue carrière mais Irba LAKHAL savait en prenant le départ du 3000m steeple que ses espoirs étaient vains, que ses chances s’étaient s’évanouis au file de la saison, qu’on ne claque pas une perf en demi-fond dans un Championnat, seul. Il a quand même tenté le tout pour le tout, il est parti vite, très vite, prenant même près de 50m d’avance sur le reste du peloton mais il fut rapidement rattrapé puis dépassé et batailla jusqu’au bout pour sauver une jolie médaille de bronze.

Carima LOUAMI (LMA), championne de France du 100m en 11’’33 (-1,7m/s)

« Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait une course comme ça cette saison, je suis très contente. J’avais la pression, en plus j’étais malade cette nuit, j’avais la gastro, je me suis même demandée si j’allais courir aujourd’hui. Je confirme ma place dans le relais, il me l’avait déjà dit que je faisais partie du relais depuis le meeting de sélection de vendredi dernier, mais tant que le Championnat n’était pas passée, j’avais toujours un doute. Je dois aller chercher ma valise de vêtement qui est déjà prête mais j’attendais le dernier moment, on ne sait jamais. Aller aux jeux, c’est extraordinaire, c’est une finalité, ce qui ne veut pas dire que je vais arrêter, je n’ai que 29 ans, j’ai encore quelques belles années devant moi. »

Mathias CIANCI (LMA), champion de France de la hauteur avec 2,23m

« J’ai fait LE concours parfait, j’ai franchi toutes les barres au 1^er essai, 2,05m ; 2,10m ; 2,15m ; 2,19m et 2,23m. A 2,27m, il ne manquait pas grand-chose au 3^ème essai pour que je réussisse. Chaque année, je bats ma meilleure perf de la saison au France, d’habitude c’est aux alentours de 2,15m mais là je l’avais placée haut avec 2,19m. D’ailleurs à cette hauteur, je savais que se jouerait le titre, j’ai senti la pression monter. Et à 2,23m, c’est bizarre, j’ai franchi la barre et je n’entendais plus rien, j’étais retombé dans le tapis et il y a eu un blanc, je ne savais pas si j’avais réussi ou pas et puis subitement j’ai entendu les spectateurs crier et j’ai su c'était passé. Ma meilleure place en senior date de 2004 où j’avais terminé 2^ème. Mes efforts sont récompensés car je travaille à mi-temps depuis janvier grâce à mon employeur qui m’a fait confiance. Maintenant je vais souffler un peu car j’ai beaucoup sauté, je me suis donné à fond à chaque concours, je resauterai peut-être fin août."

Irba LAKHAK (LMA), médaillé de bronze sur le 3000m steeple en 8’42’’78

« C’était difficile de faire les minima ici, en plus je suis parti devant mais le chrono s’est arrêté à 1’40, je ne savais pas en quelle allure j’étais, j’ai ralenti un peu. J’avais orienté ma saison pour faire ces minima, je pense que j’aurais été capable de faire 8’15 mais j’aurais du les faire quand je suis parti courir à Tanger, j’ai fait 8’26 mais la course n’était pas assez relevé, j’aurais du courir à Athènes ou ailleurs. Je suis quand même globalement satisfait, ça fait 15 ans que je suis capable de courir à haut niveau entre 8’20 et 8’26 et j’arrive encore à faire des médailles au France. Je vais essayer de me sélectionner aux Europe de cross et je vais arrêter le steeple, je vais faire du 5000m dans les prochaines années, je continuerai tant que les jeunes ne seront pas devant moi ».

LES FINALISTES :

Louis GHESQUIERE (LMA), 5^ème du 3000m steeple en 10’33’’78

« J’étais bien le 1^er kilomètre mais ensuite c’était très difficile. J’ai vraiment craqué, je ne comprends pas car j’espérais avec de la concurrence faire un bon chrono mais je fais moins bien qu’au France jeunes où je course seule. Je suis peut-être fatiguée de la saison, je ne sais pas, pourtant, je m’étais bien reposée cette semaine. C’est vrai que le podium à 10’12 n’était pas inaccessible mais il aurait fallu que je sois plus en forme. Je cours encore la semaine prochaine au match espoirs, je ne sais pas ce que ça va donner…».

Stéphanie CHANLOT (LMA), 3ème de la finale B en 56''05

« Je suis déçue, j’espérais me rapprocher de mon record que j’ai battu cette saison (55’’49). J’étais malgré tout satisfaite de passer en finale B mais j’espérais vraiment aller plus vite aujourd’hui. J’étais au couloir 8 et je pense que je ne suis pas partie assez vite. Tant pis, maintenant, je vais prendre un repos bien mérité. »

A suivre ce samedi après-midi, Bérenger DEMERVAL au javelot, Nelly SEBASTIEN à la hauteur et surtout Kafetien GOMIS qui tentera sa dernière chance de réaliser les minima olympiques (8,20m) tel qu'il l'avait fait il y a 4 ans à Sotteville avant les JO d'Athènes.