Un résultat qui laisse d’énormes regrets, tant la course convenait bien à son profil. Coup de massue supplémentaire, le podium n’est qu’à cinq petits centièmes : « J’ai pris une petite claque quand ça a accéléré. J’ai vu que les jambes suivaient. J’ai rattrapé un, deux, trois, quatre athlètes et j’ai pris confiance. Finalement, j’échoue à cinq centièmes du podium. La course est partie vite, sur les bases de 3’30. C’est allé vite pour une finale olympique. Il y a eu trois courses donc de la fatigue. Celui qui gagne n’est pas forcément le meilleur. C’est celui qui a le mieux récupéré. 2012, ce n’est pas loin parce que j’habite à Lille. Mon rêve, c’est d’être champion olympique. »
Dans un cassé rageur, le buste penché vers l’avant, Mehdi se jette sur la ligne d’arrivée. Avant de s’écrouler par terre, emporté autant par son élan que par la déception qui l’envahit. Le Français est quatrième, au pied d’un podium trusté par le Bahreïnien Rachid Ramzi (3’32’’94), le Kényan Asbel Kiprop (3’33’’11) et le Néo-Zélandais Nicholas Willis (3’34’’16). Et ne compte toujours pas à son palmarès de médaille olympique. Les regrets sont immenses. Si les deux premiers nommés semblaient légèrement au-dessus du lot au vu des demi-finales, un boulevard était ouvert pour aller chercher la troisième place. Mais le sociétaire du Lille Métropole Athlétisme n’a pu mieux faire qu’en 2000, lorsqu’il avait pris à Sydney la 4e place d’un 1500 m royal pour ses premiers JO. C’était une course pour lui, plutôt rapide donc idéale pour les coureurs complets, capables d’aller vite au train tout en pouvant s’appuyer un redoutable finish. Mais il s’est laissé enfermer au sein d’un peloton très dense. Et c’est à la 9e place qu’il a attaqué le dernier tour de piste. Pendant que Ramzi et Kiprop s’expliquaient en tête de peloton, Mehdi remontait progressivement un à un la longue file de coureurs. Jusqu’à l’aubaine, un petit espace libre, le genre de trou qu’il ne faut jamais laisser passer. Le champion d’Europe en titre le prenait et remontait sur la grosse cote de la course, le Néo-Zélandais Willis. Malheureusement pas suffisamment. Quelques minutes après sa finale, le Français jugeait que la récupération après les demi-finales avait sans doute joué un grand rôle et que son 1500 m en 3’35 en demi-finale l’avait sans doute bien entamé.