Imaginez un monde merveilleux, tapissé de pâquerettes, irisé de milliers d’arc-en-ciel, parsemé d’une multitude d’étoiles, bercé d’une mélodieuse musique « rap », d’un monde où les lois de l’apesanteur n’ont plus d’effet. Ce monde c’est celui dans lequel plane Kafetien GOMIS depuis son incroyable saut et l’annonce surréaliste du speaker : 8,21m et minima olympiques réalisés !!!!

On a vu un Kafetien s’écrouler de tout son long sur la pelouse du stade, le visage dans les mains, tenter de reprendre ses esprits, se relever et regarder dans la tribune ses supporters que l’on localisait aux cris de joie, son entraîneur Yves N’KADA à qui il lançait un regard hagard et plein de reconnaissance. On a vu un Kafetien capable de nous provoquer à tous de ces frissons d’émotion et de ces prémices de larmes, sensations qui seront désormais associées à l’image de ce garçon longiline planant au dessus du monde des simples humains.

« Quand on me parlait d’Athènes il y a quelques mois, j’y croyais en secret, maintenant quand on me parle de ma sélection, je n’arrive pas à y croire, je ne parviens pas à réaliser, je commencerai à me rendre compte quand j’y serai »

 L’amertume de Fatiha OUALI

On la sentait pas très confiante Fatiha OUALI avant ces championnats de France, surtout on devinait un sentiment de découragement dès le début de la saison, plus précisément dès l'annonce des minima olympiques. Elle qui s'était battue ces dernières années pour décrocher une sélection olympique à Sydney ou une sélection mondiale à Paris, elle avait vaguement l'impression qu'avec autant d'investissement, elle avait déjà atteint pratiquement son meilleur niveau, mais que c'est plutôt l'expérience acquise lors des grandes compétitions qui jouerait en sa faveur pour celles à venir. Quand l'annonce des 1h30', sésame de sélection est tombée, c'est comme un coup de massue qu'elle a reçu, progresser de 2 minutes comme ça en une petite année, alors qu'elle a déjà tant donné, c'était presque mission impossible. Ajouté à cela, Fatiha OUALI s'est heurté à 2 obstacles : la distance, 20km et non plus un 10km (plus difficile à tenir quand on est pas préparée pour ça) et une adversaire surmotivée qui marchait sur ses terres, Tatiana Denize

 «Perdre un titre c’est toujours triste, mais je savais que Tatiana était très motivée car elle est chez elle et qu’elle s’était vraiment préparée pour ce France. Moi j’ai un peu baissé les bras quand je me suis rendue compte que les minima aux Jeux étaient inaccessibles. Les minima français sont les plus durs d’Europe, même en Russie qui est un pays très fort les minima sont moins difficiles, dommage car pour encourager les jeunes à faire de la marche, il faut des exemples comme nous et là il n’y aura aucune représentante de la marche aux JO. Aujourd’hui, je ne me suis pas donnée à fond car je vais faire Reims sur le 3km dans le cadre du Challenge Caisse d’Epargne. Maintenant, je suis indécise sur la suite de ma carrière, je vais réfléchir pour savoir si je continue ». 

Les finalistes 

Grégory LECLERCQ sur sa lancée

Grégory fait plutôt dans la discrétion, il améliore ses performances, il grignote des places dans la hiérarchie de la marche française sans faire parler de lui. Nul doute qu’avec sa 6^ème place et ses 1h32’18 (soit 13 minutes de mieux que l’an passé), la tendance va bientôt s’inverser.

« Je bats mon record de presque 2 minutes, pour mon 1^er Championnat de France Elite en plein air, 6^ème c’est plutôt bien, en plus je n’ai pas eu un carton rouge, ce qui est plutôt rare, c’est que ma technique commence à être reconnue. Le parcours est assez dur, il y a beaucoup de relances, mais l’ambiance est extraordinaire, il y a du monde partout, ils nous proposent même des brioches et des croissants sur la route. Ma saison est terminée, je ferai quelques compétitions en septembre et certainement essayer un 50km pour voir ».

La maîtrise de Céline LANDMANN 

La toute jeune espoir Céline LANDMANN aura été à la hauteur de sa qualification en finale A. Elle descend à nouveau sous la minute malgré un vent tourbillonnant  (après ses 58.77 en série) et prend une belle 6^ème place (5^ème place française).

« On ne dirait pas mais il y a plus de vent qu’hier, une finale A pour mes championnats de France Elite, c’est génial, en plus c’est mon 3^ème meilleur temps, sous les 59 secondes. Hier, j’ai fait une très bonne série, maintenant place au France jeunes, il y avait une espoir dans la finale mais je suis devant ». 

Samy BARKA poursuivi par la poisse

Samy BARKA n’a décidément pas de chance, relégué au 1^er couloir par tirage au sort, il rate son départ et prend un énorme retard dans les 200m premiers mètres, qu’il tente de combler dans le second demi tour, en vain : il prend la 6^ème place (5^ème place française) en 51.96.

« Je n’ai vraiment pas de chance, je tombe toujours dans le 1^er couloir au France, même si je m’entraîne au 1^er couloir, ce n’est ni avec des haies, ni dans les conditions des France. Encore une occasion ratée ».

Du sourire et de la grogne pour les frères Wallard

On dit souvent que le passage de la catégorie espoir à senior est difficile à négocier, plus de championnat de France jeunes où il est plus facile de se qualifier. Mais quand on s’appelle Rémi et Guillaume WALLARD et que l’on passe de la médaille à un France junior  à une finale A de Championnat de France Elite, on fait fi de ce genre de souci.

De la satisfaction de Rémi, qui prend la 6^ème du 400m en 47.09 grâce à un départ en boulet de canon à la déception de Guillaume 7^ème du 200m en 21.38 (meilleure perf de l’année 21.19 et record : 21.04 = temps du médaillé de bronze de cette finale),  Christophe AUMARD, leur entraîneur a dû composer avec les 2 réactions  « la finale A c’est déjà une grosse réussite pour les 2, Rémi devrait passer sous les 47" dans de bonnes conditions, on verra la semaine prochaine au France jeunes ».

« Je suis satisfait, c’est mon record. Je suis quand même en finale A du France Elite et je suis le seul espoir dans cette finale, je ne peux être que content. La semaine prochaine, je descendrai sous les 47 secondes » 

Remi

Guillaume

Les déceptions 

Bérenger DEMERVAL est passé à côté de son concours de javelot, ses 68,56m ne lui ont pas permis pas de bénéficier des 3 essais supplémentaires. Il prend la 10^ème place d’un concours dont la médaille d’argent se gagne avec une perf à 73,75m et la médaille de bronze avec 72,16m, quand on sait qu’à son dernier concours il a lancé à 74,44m…. 

Si Louis DLUBAK peut être déçu d'avoir frôlé les 5,35m qui aurait constitué un nouveau record personnel et de Ligue et de se contenter d'un saut à 5,20m (5 cm sous son record); pour Ludovic DELFERRIERE cette 1ère qualification à un Championnat de France Elite constituait déjà un exploit. Détenteur d'un record à 5,05m, il passe les barres à 4,80m et à 5,00m au 1er essai mais la barre suivante à 5,20m semblait un peu, mais un tout petit peu trop haut...

Le bô Ludo !

Un exemple de concentration extrême chez nos amis perchistes (et oui c'est possible !), espèce en voie d'expansion au France Elite...

Ce sont toujours les mêmes qui jouent les stars !!

Un grand merci à mon assistante reportrice qui a fait preuve d'un dévouement sans relâche, travaillant d'arrache pied jour et nuit !...

BILAN DES MEDAILLES : 9

Médailles d’or

Vanessa BOSLAK (ASPTTLM) à la perche

Gaëtan BLOUIN (RCA) au décathlon 

Médailles d’argent

Jimmy LOMBA (ASPTTLM) au 800m

Irba LAKHAL (ASPTTLM) sur le 3000m steeple

Aukisitino HOATAU (ASPTTLM) au poids

Mathias CIANCI (UST) à la hauteur

Kafetien GOMIS (ASPTTLM) à la longueur

Fatiha OUALI (RA) à la marche

Médaille de bronze

Maria MARTINS (UST) au 800m

BILAN DES ATHLETES SELECTIONNES AUX JO à aujourd'hui

Romain BARRAS (SOC) au décathlon

Vanessa BOSLAK (ASPTTLM) à la perche

Kafetien GOMIS (ASPTTLM) à la longueur

Si vous désirez les photos en haute résolution, demandez directement à FloFlo (florence.joly@lnpca.org)